La guerre biologique au temps de la biologie synthétique

Raison Présente 225 (1):47-56 (2023)
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Abstract

Dans un monde dominé par les conflits, il arrive qu’il faille se défendre. L’invention des armes a évolué en parallèle avec le savoir technique, puis scientifique, et il est même arrivé que la recherche d’applications militaires ait joué un rôle moteur dans la découverte scientifique. Lorsque les armes ne servent pas à attaquer d’autres nations, leur fabrication et leur commerce se justifient morale- ment. Il faut cependant qu’elles ne puissent échapper à ceux qui les construisent et doivent en contrôler la diffusion. Facilement mise en œuvre, la guerre utilisant des organismes vivants ou ce qu’ils pro- duisent comme armes est très ancienne. Or l’originalité des êtres vivants est qu’ils se multiplient, qu’un seul individu suffit à recouvrir la Terre de ses descendants. La biologie ne se prête jamais à un usage militaire moralement défendable parce que le confinement au champ de bataille est impossible. De ce fait, les applications de la biologie ont été vite écartées du domaine de la Défense permise par les traités internationaux. La Convention de 1972 sur l’Interdiction des Armes Biologiques et à Toxines (CIABT), entrée en vigueur en 1975, est aujourd’hui signée par 183 pays (ratifiée par 175) sur un total de 193, sans compter Taïwan qui l’a ratifiée mais n’est pas reconnu par l’ONU. Elle interdit la mise au point, la fabrication, l’acquisition, le transfert, la conservation, le stockage et l’utilisation des armes bio- logiques et à toxines. Elle constitue un élément essentiel de la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.

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Antoine Danchin
University of Hong Kong

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2023-09-25

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